LES AVENTURES D’AUGIE MARCH DE SAUL BELLOW

Les aventures d’Augie March (1953) de Saul Bellow…

Saul Bellow est Prix Nobel de Littérature 1976

Le résumé de l’éditeur de poche, FolioAugie March quitte Chicago au temps de la Grande Dépression, et la tutelle de Grandma Lausch, juive émigrée d’Odessa. Augie March part tenter de trouver une place dans le monde. Sur sa route, il croise : un homme d’affaires ayant fait fortune, une héritière collectionneuse de serpents, des trotskistes, une célèbre actrice, tous ces gens qui veulent son bien, qui racontent quelque chose de lui. Car Augie n’est pas un fils d’émigrants comme les autres : la réussite, pour lui, c’est avant tout la recherche de la liberté, et l’affranchissement de toutes contraintes.

Il y’a des auteurs, comme Saul Bellow, dont on est surpris d’apprendre qu’ils ont obtenu le Prix Nobel de Littérature. J’ignorais son nom jusqu’à ce que Folio me fasse la proposition de le lire. Et je pense que beaucoup d’autres lecteurs ignorent également qui est cet auteur!

L’explication vient probablement de la difficulté à traduire le style de cet auteur, comme il le dit lui-même et également un manque de volonté éditoriale pour faire connaitre Saul Bellow! C’est chose corrigée avec les nouvelles traductions de Michel Lederer (avec 3 autres romans: Herzog, La planète de Mr. Sammler et Le don de Humboldt).

Les aventures d’Augie March, c’est un sacré morceau de littérature avec 900 pages, denses mais bien lisibles. Biographie fictive, ce roman n’en est pas moins empreint de situations réelles. Et c’est ce qui m’a vraiment sauté aux yeux. Le réalisme. Un réalisme, malgré une succession sur-réaliste d’évènements proprement romanesques.

De ce que j’ai pu lire sur le style de Saul Bellow dans Les aventures d’Augie March, ou le classicisme côtoie l’argot ne m’a pas semblé si évident. Autant dire que ce style est tout en finesse et discrètement installé pour que le lecteur distrait que je suis n’y ai pas fait attention.

Ce qui m’a le plus surpris dans ce roman, c’est le déséquilibre des 2 premiers tiers du roman (soit 600 pages) avec le dernier tiers. On est presque sur 2 registres différents. Les deux premiers tiers ont plutôt la forme de chroniques urbaines sur la vie d’Augie March, ses déboires et contradictions tandis que le dernier tiers correspond parfaitement au titre et raconte des moments plus aventureux et exotiques. Le tout est guidé par un sentiment de liberté fermement opposé à toute possibilité de contrainte ou d’engagement.

Les aventures d’Augie March est un roman épique au sens ou il dresse magistralement le portrait d’une société, de personnages et d’une époque mais je regrette la figure du personnage principal, le narrateur, qui ne prends jamais vraiment de substance, il reste une ombre sans texture, écrasé par le récit.

Si dans le 3e tiers, la figure d’Augie March prend un peu plus de matières, un peu plus de contours, il ne reste pas réellement présent et rattrape pas le sentiment de ne pas connaitre totalement Augie March, malgré les 900 pages pendant lesquels on l’accompagne.

Roman fondamental dans la bibliographie de Saul Bellow, je ne recommanderai Les aventures d’Augie March qu’à des lecteurs cherchant au delà des phénomènes de mode, au delà des buzz éphémères et curieux de découvrir l’Amérique d’un auteur Nobellisé et une galerie de portraits, de personnages magnifiquement incarnés.

Personnellement, j’ai très envie de découvrir une autre oeuvre de Saul Bellow, pourvu qu’elle soit plus petite.


Livrepoche.fr, un livre, une poche…

2 comments to “LES AVENTURES D’AUGIE MARCH DE SAUL BELLOW”
  1. Et bien voilà, tu me fais regretter de ne pas l’avoir demandé à Folio (maintenant que tu l’as souligné, oui, il était proposé dernièrement en partenariat et je lui en ai préféré un autre…).

    Quelque chose dans ce que tu dis, me fait penser à Vango… Et c’est pourquoi, j’aimerai le lire.
    Merci de cette envie!

    • Ce que tu as dis sur Vango m’a fait regretter mon choix aussi! En revanche dans celui-ci, il n’y a pas d’intrigues ou de mystères…
      Je te conseillerais de commencer Saul Bellow avec un roman moins long car celui-ci fait 900 pages quand même!

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