LE COUP DE LUNE DE SIMENON

Le coup de lune (1933) de Simenon…

Le résumé de l’éditeur de poche, iciAvait-il une seule raison grave de s’inquiéter ? Non. Il ne s’était rien passé d’anormaI. Aucune menace ne pesait sur lui. C’était ridicule de perdre son sang-froid et il le savait si bien qu’ici encore, au milieu de la fête, il essayait de réagir.
D’ailleurs, ce n’était pas de l’inquiétude à proprement parler et il aurait été incapable de dire à quel moment l’avait pris cette angoisse, ce malaise faits d’un déséquilibre imperceptible.
Pas au moment de quitter l’Europe, en tout cas. Au contraire, Joseph Timar était parti bravement, rouge d’enthousiasme.
Lors du débarquement à Libreville, du premier contact avec le Gabon ? Le navire s’était arrêté en rade, si loin qu’on ne voyait de la terre qu’une ligne blanche, le sable, surmontée de la ligne sombre de la forêt. Il y avait de grandes houles grises qui soulevaient la vedette et l’envoyaient heurter la coque du paquebot.

Grand fan de cet auteur majeur de la littérature francophone, je ne me sens toujours pas prêt de lire la série des Maigret mais prêt pour tout le reste de Simenon, tous ses « romans durs ». Mais pas si « dur » que ça en fait. Le coup de lune en fait partie.

Si, souvent, Simenon parle d’un milieu social plutôt aisé, urbain, dans Le coup de lune, c’est la face colonialiste qu’il explore (comme dans Quartier Nègre). Certes, la situation est un peu daté, l’atmosphère d’une époque qui n’existe plus (et heureusement). Et s’il est pas facile de traiter le sujet sans tomber dans la caricature, Simenon fait preuve d’une neutralité bienvenue et nous raconte une petite histoire, presque anecdotique.

Le coup de lune ne m’a pas autant séduit que d’autres et c’est peut-être du à une histoire manquant d’une assise réaliste, ou plutôt moins extravagante. Non pas que Simenon se lâche dans l’idéalisme mais l’enchaînement de certaines situations sont exagérés! Peut-être est-ce l’époque après tout?

J’ai donc moins accroché à Le coup de lune mais toujours charmé par le style fluide et parfait de Simenon!


Livrepoche.fr, un livre, une poche…

16 comments to “LE COUP DE LUNE DE SIMENON”
  1. Tu enchaînes les Simenon à grande vitesse quand même. Au moins un par mois non?
    Je n’ai encore aucune idée de quel sera mon prochain… Cela dépendra de ce que je trouverai en bibliothèque ^^

    Et je ne sais pas si ce type d’histoire trouvera grâce à mes yeux. J’aime les histoires qui s’inscrivent dans quelque chose de vrai et pas trop alambiqué.

  2. Ne le prend pas mal (je cherche juste à te convaincre): je ne te comprend pas ( énorme smiley sourire, hein, énorme smiley sourire..! ): tu ne parviens pas à aller vers Maigret en lui reprochant, si je ne trompe pas son côté daté et pour les mêmes raisons tu adhères au Simenon généraliste. Allez, va, essaies toi à Maigret, tu ne le regretteras pas.. Maigret n’est pas du du sous-Simenon, il est comme l’auteur, en phase avec son éoque. J’ai lu ce roman (et qui plus est dans le collection présentée, que j’adorais) dans presque une autre vie. Ton avis, malgré le bémol apporté, me donne avis d’y retourner.

    • Rassures-toi, je ne le prends pas mal!
      j’ai lu pas mal de Simenon (généraliste) et je le trouve très souvent impeccable. Du grand art! Pour Le coup de lune, ce sont les idées colonialistes qui donnent un côté « daté ». Pas le style.
      Pour Maigret, je ne doute pas que Simenon conserve sa même fraicheur et perfection de style. Ce sont les images que je vais mettre sur la lecture (avec Kremer en tête) que je redoute car je les trouve vraiment vieillottes. Mais je vais bientôt tenter mon premier Maigret avec Pietr-le-Léton.

  3. J’e viens de retrouver « Le coup de lune » dans ce que je possède. Il m’a fallu du temps. Il était bien caché, le bougre. Je disais plus haut que ta chronique m’avait donné envie de le relire. Dont acte… sous peu..! Et bonus: c’est la même édition que la tienne..!

  4. Tu dois avoir une sacré collection pour mettre tant de temps à retrouver un livre.
    >>> Deux facteurs prédisposants: l’âge (çà fait près de 40 ans que je suis atteint de collectionnite surtout SF) et mon caractère qui ne prête pas à tout bien ordonné (je le fais par collections mais çà s’arrête là).

  5. Depuis j’ai changé, j’ai lu un Maigret. Mais impossible de ne pas voir Kremer, il correspond tellement à la description de Simenon. On dirait que c’est Simenon qui a fait le casting.
    >>> C’est tout à fait çà. Il y a quelque chose dans l’aspect statique de l’expression qui renforce sa mise en « captation constante des êtres ». Il n’y a que lors des épilogues qu’enfin suintent physiquement la colère ou la compassion.

  6. Voila. Lecture bouclée. Comme promis. Enfin..!
    Premier constat: possédant la même réédition que toi, chapeau au photographe de couverture, sacré cliché.
    Le roman: je ne dirai pas daté, j’étais prévenu; mais encore plus en nuances que d’ordinaire.
    C’est l’Afrique, me concernant, qui m’a perdue. Trop l’habitude des descriptions de climat continentale. Là, çà change, vraiment, tout ce chaud, cette moiteur. Le temps de s’y habituer le roman se termine. Mais existe t’il un mauvais Maigret…? Celui-ci est tout simplement déstabilisant.

    • Tu dis Maigret. C’est révélateur tant tu es habitué à voir la fameux commissaire chez Simenon. Ce n’est pas le cas ici. Avec une Afrique datée, clichée aussi.

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