La Culotte d’Esparbec

La Culotte (2019) d’Esparbec…

Le résumé de l’éditeur: Gerald mûrit sous l’écrasant soleil de Tunis, à l’ombre des trois jeunes filles totalement délurées que sont ses cousines et sa sœur, dont il a déjà eu à souffrir les perversions dans L’Esclave de Monsieur Solal. Malgré les tourments qu’elles lui infligent, sa raison de vivre, son obsession, c’est Magda, sa mère. Cette femme aux accents de pure folie et à la chair douillette de confiserie orientale, avec sa large croupe, ses jambes gainées de bas, sa bouche à sucer des bonbons, exerce sur le jeune Gerald une fascination hors-norme qui ne lui laisse aucun répit…
Et la culotte du titre, alors ? Ce petit bout d’étoffe sera-t-il le rempart ultime de quoi que ce soit ? Esparbec fait avec La Culotte le plus beau et le plus émouvant des portraits de « maman-salope » de la littérature. Malgré l’incongruité de cet amour, il y a dans ce roman une grâce ineffable… Laissons les bigots s’étrangler. Nous sommes là face à un chef-d’œuvre.

Agréablement surpris par une certaine qualité littéraire trouvée dans Le fruit défendu, je tente de nouveau Esparbec avec La Culotte. Ce n’est qu’après la lecture que je me rends compte que c’est la suite de L’esclave de monsieur Solal. Mais en matière pornographique, cela n’a que peu d’importance, d’autant que l’auteur y revient sur sa jeunesse. Et s’il y a un semblant de vérité, je comprends qu’il soit devenu le maitre du roman pornographique français.

La Culotte est son dernier roman, on peut imaginer de quelle manière le vieil homme revient sur cette période d’insouciance et malgré les tabous et les interdits moraux, y songe avec nostalgie. Esparbec nous livre sa passion pour sa mère dévoreuse d’hommes et dévorée par eux. À travers ça, c’est le besoin, la nécessité de « se placer » pour garantir un avenir moins incertain que les coups d’un soir.

Rassurez-vous, Esparbec nous met le nez (ou autre chose) en plein dans les jeux érotiques de ses cousines et sa soeur, dans son voyeurisme, les brimades à l’encontre du voisin et déjà, une concupiscence exacerbée.

J’ai retrouvé dans La Culotte, la même obsession que dans Le fruit défendu pour la figure de la mère, sinon un fin plus réaliste qui ne manque pas de faire un certain effet choc.

Dans l’ensemble, j’aime bien cette voix un peu désuète qui jalonne La Culotte et Esparbec montre d’honorable qualité littéraire derrière le cru des chairs exposées.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD

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