La Cité des esclaves d’Okada Shinichi et Ooishi Hiroto

La Cité des esclaves (2012-2016) d’Okada Shinichi (scénario) et Hiroto Ooishi (dessin)…

Le résumé de l’éditeur: Le jeu de survie qui vous emmène aux limites des instincts et désirs humains.« Ennui, soif de vengeance, volonté de domination ? Le SCM est fait pour vous ! Rejoignez la communauté des porteurs de ce nouvel appareil révolutionnaire, défiez ses membres et faites-en des esclaves qui obéiront aveuglément, même au plus inavouables de vos désirs. Mais soyez sûr de votre coup, ou c’est vous qui deviendrez la chose de votre adversaire ! »
Tokyo, de nos jours. Une jeunesse désabusée joue à se faire peur grâce à un objet qui alimente de nombreuses rumeurs sur internet : le SCM.
Le SCM, ou Slave Control Method, permettrait d’instaurer avec sa cible une relation de maître à esclave. Il n’en faut pas plus à toute la galerie de protagonistes de ce jeu de massacre d’un nouveau genre pour se lancer dans une course éperdue à la manipulation où mensonges et coups bas sont de mise.

La Cité des esclaves Vol. 1

La couverture atypique et le titre de ce manga m’ont tenté et plus encore son univers dérangeant. La Cité des esclaves du duo Okada / Ooishi me promettait de casser certaines barrières, certaines censures et c’est le cas. Ce manga s’attaque à du psychologique niveau supérieur. Possessivité, manipulation, humiliation et servitude sont en miroir de personnage ayant perdu toute saveur à la vie.

Point de vue du dessin d’Hiroto Ooishi, c’est plutôt propre mais pas extraordinairement remarquable. On est dans des standards bas avec le petits plus des exagérations. 

Le point fort, il me semble, va être l’histoire de Shinichi Okada. Dans ce premier tome, on a déjà une présentation des personnages ainsi que tout ce qui faut pour comprendre la technologie SCM qui va orienter le récit vers les déviances annoncées.

Ce premier tome de La Cité des esclaves m’a déjà bien surpris dans l’évolution de son histoire. Ce que je trouve pas mal, c’est qu’à tout moment, les forts peuvent devenir faibles, et inversement. Affaire à suivre.

La Cité des esclaves Vol. 2

Je vais tenter de lire assez rapidement cette série pour ne pas perdre les liens qu’il y a entre les personnages. La Cité des esclaves me semble être une valse tragique à plusieurs dont les rapports de force vont donner le tempo. Avec ce tome 2, les règles principales qui régissent les utilisateurs du SCM deviennent assez complexes au point ou j’ai cessé d’y réfléchir. Les rapports maitres/esclaves qui tombent en cascade ressemblent plus à du rafistolage qu’à quelque chose de très cohérent.

L’histoire de Shinichi Okada est dérangeante. Une violence brutale, frontale, sans nuance, survient dans ce tome 2. C’était déjà un thriller psychologique, ça devient une lecture viscérale. C’est pas pour me déplaire.

10 tomes. Des couvertures originales. Une histoire qui ne l’est pas moins. À suivre.

La Cité des esclaves Vol. 3

En commençant cette série, je souhaitais un manga un peu plus noir, plus glauque, plus dérangeant et mis à pat quelques scènes, ce n’est pas le cas. La Cité des esclaves est pour l’instant, une sorte d’arène de jeu dans lequel les gens/esclaves sont les récompenses.

Ceux-ci se battent pour acquérir plus d’esclaves sans qu’il y ait un approfondissement psychologique du thème ou de la relation dominant/dominé. Traitement assez superficiel et donc un peu déceptif jusque là. D’autant que les dessins de Hiroto Ooishi ne rattrape pas cette superficialité.

Reste à savoir l’évolution qu’il va y avoir pour la suite. Si évolution il y a .

La Cité des esclaves Vol. 4

Ce tome 4 présente un personnage évoqué jusque là. On navigue entre une gêne certaine et des situations assez glauques sans pour autant toucher le vraisemblable d’une telle thématique. La Cité des esclaves s’articule autour de luttes d’influences. Acquérir de nouvelles compétences qui sont ici des esclaves.

Je ne suis pas scénariste mais j’imagine qu’il aurait été possible d’approfondir le sujet en incluant plus de notions sociales et sociétales, plus de critiques de fond et ne pas rester sur cette trame basique qui est de compter les esclaves et celui qui a la plus grosse…

À suivre…

La Cité des esclaves Vol. 5

Décidément, cette série n’volue pas et poursuit avec les mêmes lacunes que j’ai relevé sur les tomes précédents. Le premier des défauts étant la faiblesse des dessins. On sent un travail un peu rapide, sans identité remarquable.

S’ajoute à ses reproches une histoire assez basique qui n’ajoute pas plus de subtilité qu’avant. La thématique de domination s’exprime ici par des actes gratuits (admettons), inutiles et plats. Démonstration de méchanceté sans exploration de l’âme humaine. Trop frontal. Trop primaire.

Dommage, car le pitch pouvait donner une oeuvre plus fondatrice, plus disruptive, plus noire, plus forte et plus iconoclaste.

La Cité des esclaves Vol. 6

La Cité des esclaves Vol. 7

La Cité des esclaves Vol. 8

La Cité des esclaves Vol. 9

La Cité des esclaves Vol. 10

J’ai attendu le dernier tome de la série La cité des esclaves pour donner mon avis en espérant que la fin rattrape, à minima, mon sentiment circonspect. Et bien, c’est raté.

Non, il n’y a rien dans cette série qui vaille qu’on s’y arrête. Le dessin est décidément très faible et au niveau du scénario, cela tourne en rond, sans approfondir une idée intéressante, cette idée qui m’avait attiré de prime abord

Malsaine, c’est une chose, mais sans jamais y aller en plein, évitant les possibles subtils, mais tombant dans des violences gratuites et surtout inutiles. J’ai jamais trouvé de quoi nourrir une quelconque réflexion sur le thème, à savoir, la nature humaine et la notion de soumission/domination. Les auteurs se contente d’une succession de scènes d’acquisition ou perte d’esclaves. Et avec toutes les règles de cet univers, cela devient tout simplement indigeste.

Vous voila prévenu.




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