La Bibliothèque de Mount Char de Scott Hawkins

La Bibliothèque de Mount Char (2015) de Scott Hawkins, traduit par Jean-Daniel Brèque, Prix Elbakin.net 2018 du Meilleur roman fantasy…

Le résumé de l’éditeur de poche, Folio: Carolyn était une jeune Américaine comme les autres. Mais ça, c’était avant. Avant la mort de ses parents. Avant qu’un mystérieux personnage, Père, ne la prenne sous son aile avec d’autres orphelins. Depuis, Carolyn n’a pas eu tant d’occasions de sortir. Elle et sa fratrie d’adoption ont été élevés suivant les coutumes anciennes de Père. Ils ont étudié les livres de sa Bibliothèque et appris quelques-uns des secrets de sa puissance. 
Mais Père a disparu et il n’y a maintenant plus personne pour protéger la Bibliothèque des féroces combattants qui cherchent à s’en emparer. Carolyn se prépare pour la bataille qui s’annonce. Le destin de l’univers est en jeu, mais Carolyn a un plan. Le seul problème, c’est qu’en le menant à bien, elle a oublié de préserver ce qui faisait d’elle un être humain.

Voila un roman atypique. j’ai rarement été autant déstabilisé par l’univers d’un roman qu’avec La Bibliothèque de Mount Char. Scott Hawkins plonge le lecteur dans un monde fantastique, étrange et décalé. Le tout bien construit par un auteur inspiré et décomplexé.

Si le propos est assez sombre, noir, glauque parfois et souvent violent, Scott Hawkins désamorce l’horreur avec un ton léger. De plus, comme certains actes horribles (fondamentalement) sont une forme de normalité pour les protagonistes, ils deviennent presque la normalité pour le lecteur. S’ajoute à ce ton, quelques piqures d’humour décalé, bienvenue.

La Bibliothèque de Mount Char, c’est quand même un petit pavé de 570 pages dont le rythme est inégal. Scott Hawkins passe par le menu pour expliquer les situations, et peut-être y a-t-il certains passages trop détaillés qui n’apportent pas trop à l’histoire et diluent le récit, l’éparpillent. Probablement que le fait que ce roman soit un premier roman explique ses remarques.

En tout cas, on ne peut enlever à Scott Hawkins le talent de m’avoir émerger dans son univers décalé, unique, le tout, au service d’une histoire bien montée, intelligente, conventionnelle par côtés mais intéressante par beaucoup d’aspects. Il y a de grandes chances que La Bibliothèque de Mount Char reste longtemps dans ma tête.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
8 comments to “La Bibliothèque de Mount Char de Scott Hawkins”
  1. Folio SF fait le louable effort depuis quelques années avec sa collection de poche dédiée de publier des auteurs SFFF peu connus (celui-ci l’est), voir même d’aligner des écrivains français qui ne sont pas encore ancrer dans les habitudes des lecteurs. Coup de chapeau en ce sens, il y a perte de la frilosité habituelle ailleurs. Bon vent à la collection.

    • Pardon Nicolas, je n’avais pas vu ta réponse et la question qui la conclue. Folio Sf s’est ouvert à sa création, pour schématiser, sur le fond de l’antique Présence du Futur chez Denoël via des rééditions et elle continue à le faire via Le Belial et Lunes d’Encre, mais depuis quelques années elle a lâché cette politique pour qqchose de plus risqué, qui s’ouvre vraiment sur les auteurs français et les inédits. Et çà c’est nouveau du moins depuis longtemps.

    • Pour le coup, La bibliothèque…, c’est du lune d’encres et j’avoue ne pas me pencher sur le catalogue Folio Sf pour voir quels sont les inédits. Et est-ce que Folio met en avant cette audace?

  2. J’aime bien ce qui est publié en Folio SF, cela permet de découvrir des auteurs français de qualité et internationaux évidemment.

    Que ce titre t’ait perturbé, ça titille ma curiosité (j’aime bien cette expression!).

    • je ne fais pas spécialement attention aux éditions des livres que je lis. À tort, car il y a un vrai travail derrière (un peu moins pour les poches quand même).
      Et oui, ce roman est vraiment peu commun, étrange.

  3. J’ai trouvé le roman assez fort dans son ensemble ; bien que je ne le conseillerai pas à tout le monde au vu de la détresse de certains personnages et l’aspect horrifique. Par contre, l’auteur m’a perdue sur le dernier quart : il se perd lui-même, veut donner trop d’explications arrivées un peu comme un cheveu sur la soupe et comme tu l’écris, il s’éparpille.

    • Désolé pour cette réponse tardive.
      Je suis d’accord, il n’est pas à conseiller à tout le monde. J’avais une impression bizarre en le lisant, malsaine.

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