EN CAS DE MALHEUR DE SIMENON

En cas de malheur (1956) de Simenon…

Le résumé de l’éditeur de poche, iciLes femmes, Lucien Gobillot les connaît : à quarante-cinq ans , et bien que marié, cet avocat à la carrière brillante, due à un mariage ambitieux et à quelques complaisances, multiplie les aventures sans lendemain. Tout change lorsque Yvette accusée d’agression contre un vieil horloger, fait irruption dans son cabinet, prête à le payer de ses charmes. L’avocat parvient à la faire acquitter. Commence alors une histoire amoureuse qui va l’entraîner plus loin qu’il n’eût voulu aller, dans une aventure où surgiront la menace, puis le crime… D’un côté, le confort moral et l’hypocrisie d’un homme « arrivé » ; de l’autre, un monde louche, sordide mais fascinant. C’est un tableau d’un réalisme assez sombre que nous brosse Georges Simenon, en même temps que la description, saisissante de vérité, d’une passion destructrice.

De nouveau dans En cas de malheur, Simenon dresse le portrait d’un homme, un homme mûr qui fait une sorte de bilan sur sa vie. Et la mise en scène, la structure me rappelle celui du précédent roman que j’ai lu de lui, L’homme au petit chien.

C’est peut-être le petit reproche que je pourrais faire à Simenon, un manque d’originalité dans le postulat de départ. L’aurais-je seulement remarqué si la copinante C’era du blog Quel bookan ne me l’avait pas fait remarqué? Ce reproche est cependant vite oublié dès les premières lignes. La magie du style de Simenon opère encore, et toujours.

Si le postulat général évoque d’autres de ses oeuvres,Simenon sait dresser le portrait de personnages avec une finesse rare. Par petites touches, par évocation, les caractères apparaissent en filigrane. Les situations ont toujours l’effet de me surprendre et la dramaturgie s’installe sans exagération. Tout est naturel, évident, juste.

En cas de malheur n’est pas un roman de genre à proprement parler. C’est un roman qui parle de la vie, de la société et des compromis que chacun fait. Légèrement suranné, Simenon réussit presque à ne pas avoir de marqueur temporel et cette histoire résonne encore à notre époque. Quel auteur quand même!


Livrepoche.fr, un livre, une poche…

11 comments to “EN CAS DE MALHEUR DE SIMENON”
  1. Je t’avoue qu’en repensant à Les anneaux de Bicêtre, j’ai un peu du mal à être attirée par un nouveau roman du même style. Beaucoup de romans au cours desquels le bilan d’une vie est dressé m’ont plus, mais ma première expérience avec Simenon m’a un peu refroidie. Il faudra que je tente, mais ce ne sera pas au plus tôt!

    • Je peux comprendre. Je ne pense pas que j’aurais apprécier Simenon à n’importe quel moment de ma vie! Garde le dans le coin de ta tête et d’ici quelques années, laisse toi tenter à nouveau. 😉

    • Oui c’est ce que je vais faire 😉 En général je lis assez bien les classiques, alors quand mon humeur aura un peu changé, sûrement que Simenon me paraîtra plus sympathique à lire

  2. Alors voilà que ce que j’ai fait remonter de mon sentiment à la lecture de Simenon se transforme en petit reproche 🙂 Heureusement, je ne risque pas de me faire remonter les bretelles par l’auteur!
    Mais comme tu le dis si bien, cette redondance n’est pas gênante car les portraits qu’il peint sont eux à chaque fois différents et intéressants.
    Encore un titre qui t’a au final emballé. Moi il me faut poursuivre dans ma découverte de Simenon hors Maigret ^^

    • Je commence à avoir quelques Simenon derrière moi et même après que tu ai mis le doigt sur ces « ressemblances », je ne me lasse pas!

    • Mais tu as vu toutes les adaptations. Peut-être prendrais-je le temps de les voir, une fois après avoir lu les oeuvres originales.
      C’est sûr que Bardot (jeune), on plonge, plonge, plonge…

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