Azimut

Azimut de Wilfrid Lupano (scénario) & Jean-Baptiste Andreae (dessin)…


01. Les Aventuriers du temps perdu (2012)

Le résumé de l’éditeur, ici: Quelque part dans le vaste capharnaüm des mondes possibles, il en existe un où,  plus qu’ailleurs, on reste profondément outré par l’idée de la vieillesse et de son issue tragique : la mort.

Mais a-t-on la possibilité d’y échapper ? Ailleurs peut-être pas, mais dans ce monde-là, il est permis de le penser. C’est en tout cas la théorie du vieux professeur Aristide Breloquinte, qui occupe son temps à étudier les caprices du temps à bord du Laps, son navire laboratoire. C’est aussi l’avis de la belle Manie Ganza, qui semble convaincue que le temps, c’est de l’argent, et même des espèces sonnantes et trébuchantes. Chimère ! Diront certains. Non-sens diront les autres.
Et puisqu’on parle de non-sens, signalons tout de même ce fait étrange : depuis quelques temps déjà, on a perdu le pôle nord. Ça n’a probablement rien à voir… Ou alors, c’est tout l’inverse.

En compagnie d’une myriade de personnages fantastiques que n’aurait pas reniés Lewis Carroll, embarquez pour un fabuleux voyage qui vous emmènera tout autant dans les sphères éthérées de l’imagination qu’au cœur des préoccupations existentielles humaines.

J’ai reçu les 4 premiers tomes en cadeau à Noël, je découvre Azimut avec ce premier tome, Les aventuriers du temps perdu il porte bien son nom). La thématique du temps jalonne l’univers de Wilfrid Lupano par de belles trouvailles, des néologisme et déclinaisons sur des créatures et des personnages. S’ajoute à cela une esthétique entre le Steampunk et la Fantasy.

Il y a pas mal de personnages qui se passent le relai de l’histoire. Ce tome introductif est bien rythmé et original. Souligné par les dessin superbe aux couleurs légèrement désaturées de Jean-Baptiste Andreae, il y a une atmosphère unique. Les visages (exacerbés à l’extrême) complètent un tableau déjà très original.


02. Que la belle meure (2014)

Le résumé de l’éditeur, ici: Après avoir échappé au jugement d’Irénée le Magnanime, la belle Manie Ganza et sa troupe de saugres atterrissent sur le triste royaume volant du baron Chagrin. Ce dernier, personnage mythique s’il en est, aurait réussi à vaincre la vieillesse… mais à quel prix ? De leur côté, le professeur Aristide Breloquinte et l’équipage de son navire-laboratoire Le Laps, continuent d’étudier la question épineuse du temps qui passe, et semblent avoir leur petite idée quant à la récente disparition du pôle Nord…

La fantastique épopée tragi-comique d’Azimut se poursuit ! Son graphisme soigné, son inventivité rare et la richesse de son univers ont déjà séduit à la fois public et critiques, avec un premier tome récompensé à plusieurs reprises.

Après un premier tome ébouriffant, la bande d’aventuriers s’est formée et on en découvre un peu plus de cet univers très riche, entre grandeur et bizarrerie. De plus, malgré une Fantasy très éloignée de notre univers, les auteurs nous questionnent sur notre rapport au temps, le vieillissement, etc…

Je me demande bien vers quoi nous amène l’histoire de Wilfrid Lupano que le dessin de Jean-Baptiste Andreae met magnifiquement en lumière.


03. Les anthropotames du Nihil (2016)

Le résumé de l’éditeur, ici: À la banque du temps, la belle Manie Ganza a fait un terrible marché : des siècles de vie contre des milliers de morts. Et alors que sa propre mère, la reine d’Éther, cherche à la tuer, des royaumes entiers se déclarent la guerre. Partout, on se prépare au grand massacre, ce qui a de quoi réjouir le baron Chagrin… Loin de tout cela, à bord du Laps, le professeur Aristide Breloquinte poursuit sa périlleuse mission : déceler les secrets du temps, cet ennemi implacable au centre de toutes les querelles.

Avec Azimut, Wilfrid Lupano – que l’on ne présente plus – nous livre une épopée tragi-comique d’une inventivité folle, un chef d’œuvre de nonsense peuplé d’une galerie de personnages fantasques que n’aurait pas reniés Lewis Caroll. Autre responsable de cette réussite : Jean-Baptiste Andreae, dont le somptueux travail en couleurs directes finit de donner à cette série son cachet si particulier.

Dans ce tome ci, on commence à disposer d’éléments qui nous permettent de réfléchir aux mystères de cette histoire complètement folle et tout cela s’avère très intéressant car intelligemment pensé. Comme le dit le résumé, il y a une réflexion sur de profondes préoccupations existentielles.

De plus, j’ai trouvé que les couleurs sont plus éclatantes, plus puissantes que sur le tomes précédents et on peut donc dire que l’univers est coloré dans le fond et dans la forme. Je me demande bien combien de tomes sont prévus pour Azimut.


04. Nuées noires, voile blanc (2018)

Le résumé de l’éditeur, ici: C’est comme un éternel recommencement : de nouvelles fiançailles sont organisées pour Manie Ganza ! La belle est promise à devenir cette fois-ci la cent troisième épouse du seigneur du désert, le grand mamamouchi Baba Musiir. Mais ce dernier, si puissant soit-il, sera-t-il capable de résister à la jalousie maladive de l’Arracheur du temps ? Sans parler du poète Eugène, capable de tout par amour, ou de la reine d’Éther, prête à réveiller des puissances enfouies (et pour de bonnes raisons) pour se venger de la beauté de sa fille. Et pendant que Manie déchaîne les passions, le temps, lui, continue de filer…

Brillamment orchestrée par Lupano et Andreae, Azimut est une série qui frappe à chaque page par son originalité et son inventivité. Le souci du détail porté à chaque lieu, chaque personnage, nous embarque toujours plus loin dans un univers exaltant où le fantastique et l’absurde servent de masque aux plus profondes préoccupations existentielles humaines.

Cette partie de l’histoire est un peu moins intéressante, peut-être parce que cela n’avance pas autant que sur les autres tomes. Je dis bien « un peu » moins.

Mais Azimut continue de dévoiler dans ce tome 4 son univers étrange et colorée que j’apprécie particulièrement.


05. Derniers frimas de l’hiver (2019)

Le résumé de l’éditeur: Une immense vague glaciaire a frappé l’ensemble du territoire. Seule épargnée de la catastrophe, devenue terre d’asile pour tous les réfugiés climatiques, la nation du Petitghistan doit revoir ses grands plans de conquête du monde, puisque c’est justement le reste du monde qui vient frapper à sa porte. Même le triste palais volant du baron chagrin s’est ecrasé dans les terres gelées. Et le maître des lieux y est retrouvé refroidi. Mort. Lui qui devait vivre jusqu’à la fin des temps ! Cela voudrait-il dire que celle-ci est finalement arrivée ? Et que vont bien pouvoir y faire Manie Ganza, Eugène, La Perue et tous les saugres ?

Réponses dans l’ultime tome d’Azimut, toujours aussi brillamment orchestré par le talent conjugué de Lupano et Andreae. Porté par un langage enlevé, une inventivité folle et un graphisme baroque, cette série à part dans le paysage de la bande dessinée nous embarque toujours plus loin dans un univers exaltant où le fantastique et l’absurde servent de masque aux plus profondes préoccupations existentielles humaines.

Voila le tome qui clôture cette très belle série, inventive et colorée. Habitué à la littérature, je suis toujours un peu surpris par les dénouement comparativement très rapides des Bandes dessinées mais on s’y retrouve quand même avec de belles planches qui nous amènent dans un voyage unique, un univers bien fondé, inventif et cohérent.

L’histoire trouve sa résolution avec un parfum un poil moral mais tout le monde n’est pas adepte de subversion comme je le suis. En tous les cas, Azimut est une série qui m’a bien plu mais avec des auteurs comme Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andreae c’était à peu près certain.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
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